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    L’hygroma du coude chez le chien : traitement et prévention

    L’hygroma du coude est une pathologie courante chez le chien. L’hygroma, ou « bursite », est une inflammation de la bourse synoviale, la poche qui enveloppe les articulations synoviales et qui sécrète le liquide synovial. Si cette affection est relativement facile à diagnostiquer – elle s’accompagne de douleurs et d’un handicap fonctionnel – son traitement peut en revanche se révéler complexe, la réponse au traitement étant variable d’un individu à l’autre.

     

    Les causes de l'hygroma du coude chez le chien

    L’hygroma est généralement provoqué par un traumatisme ; il apparaît sous forme aigüe, à la suite d’un choc, ou de manière progressive après une exposition répétée à des microtraumatismes. Il est plus fréquent chez les races de grande taille ou les races dites « géantes », comme les dogues allemands, les lévriers ou les dalmatiens. Il peut toutefois également apparaître chez des chiens peu actifs, surtout lorsqu’ils passent beaucoup de temps sur des surfaces dures, celles-ci exerçant un stress sur les articulations.

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    Quels en sont les signes cliniques ?

    L’hygroma du coude chez le chien se manifeste par des douleurs et un handicap fonctionnel. L’examen clinique permettra en effet de mettre en évidence l’inflammation de l’articulation et des douleurs lorsque celle-ci est en mouvement. C’est pourquoi il est essentiel de savoir comment effectuer avec rigueur un examen de la mobilité articulaire du chien.

    hygroma coude chien

    Traitement de l'hygroma du coude chez le chien

    Le traitement dépendra du type d’hygroma, du stade évolutif de la maladie (léger ou sévère) et de la survenue éventuelle de complications telles qu’une infection articulaire.

    En l’absence de complications, un bandage et des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) suffisent généralement à soigner l’hygroma. Dans certains cas, des antibiotiques prophylactiques sont recommandés pour éviter l’infection. Si l’animal ne répond pas aux AINS ou que l’affection est liée à une maladie auto-immune, l’usage de stéroïdes est indiqué, bien qu’il existe certaines réticences relatives à l’injection de corticoïdes1 et qu’il puisse être préférable d’opter pour le drainage.

    En effet, pour les formes graves d’hygroma, on privilégie généralement le drainage du liquide synovial à l’aide d’une aiguille fine. En cas de complications, la formation d’une fistule ou d’une ulcération par exemple, un traitement chirurgical sera nécessaire.

    Traitement par un drainage de Penrose

    La plupart des hygromas de grande taille nécessitent un drainage prolongé. Le drainage de Penrose, une procédure ouverte sans aspiration, est l’une des techniques de drainage passif les plus répandues. Cette technique est adaptée au drainage de petites zones, mais elle n’est pas recommandée pour les zones étendues, en particulier lorsqu’un drainage prolongé est prévu. En effet, plus les drains restent longtemps en place, plus le risque d’infection ascendante par contamination au point de sortie augmente, car le liquide évacué est alors retenu par le bandage et reste en contact avec la peau de l’animal.

    Pour les hygromas du coude, on utilise en général le drainage de Penrose sur une période de trois semaines, ce qui implique le maintien d’un bandage compressif sur une période prolongée de même que le changement régulier de ce bandage, tous les trois à cinq jours environ, au fur et à mesure que le liquide s’accumule dans les couches secondaires du pansement. À ce sujet, une étude rétrospective2 réalisée sur 25 chiens atteints d’hygroma du coude a rapporté que parmi les 11 chiens soumis à un drainage de Penrose, 5 avaient eu des complications postopératoires.

    Le drainage de Penrose présente un autre inconvénient : il est difficile de maintenir le bandage dans la bonne position car les tissus s’étirent et se détendent progressivement, à mesure que le chien bouge. D’autres solutions pour traiter l’hygroma du chien doivent donc être envisagées, telles que le drainage avec aspiration en circuit fermé, une procédure de drainage actif qui permet de limiter l’apparition d’hématomes dans la plaie de même que le risque d’infection. Il s’agit en outre d’une solution plus pratique étant donné que, contrairement au drainage de Penrose utilisé pour le traitement de l’hygroma du coude.

    Efficacité du drainage avec aspiration en circuit fermé

    Le drainage avec aspiration en circuit fermé a fait l’objet d’une analyse dans un rapport de cas publié dans le Journal of Small Animal Practice3. Il s’agissait d’un saint-bernard mâle âgé d’un an, castré et présentant des hygromas bilatéraux du coude depuis plusieurs semaines. Pour traiter le plus gros des deux hygromas, d’une taille de 8 cm de diamètre et localisé sur le coude gauche, les vétérinaires ont utilisé, sur une période de trois semaines, un système de drainage avec aspiration en circuit fermé destiné à réduire la taille de la bourse séreuse.

    Le système de drainage actif a été fixé au collier cervical du chien. Ce dernier a par ailleurs reçu des antibiotiques oraux toutes les 12 heures pendant 7 jours, ainsi que du tramadol, un analgésique, pendant 3 jours. Pendant cette période, le chien dormait sur un lit moelleux pour éviter toute pression dans la région de l’olécrâne.

    Après extraction des drains, des examens réguliers ont été effectués pendant 18 mois, période au cours de laquelle aucun signe de récurrence de l’hygroma n’a été détecté. Cependant l’hygroma du coude droit, non opéré car de taille inférieure, a légèrement augmenté de volume pendant cette période. Les auteurs de l’étude en ont conclu que la méthode de drainage avec aspiration en circuit fermé permettait d’évacuer la poche de liquide de manière simple et économique.

    Le principal avantage de ce système de drainage actif est qu’il s’agit d’une procédure peu invasive qui réduit le risque de contamination étant donné que le liquide drainé est directement évacué et stocké dans le réservoir. Cela permet un suivi plus précis de la procédure de drainage : le moindre changement d’apparence du liquide ou l’éventuelle obstruction du système est effectivement facile à repérer. Par ailleurs, avec ce système, le membre affecté n’a pas besoin d’être immobilisé.

    Quelles sont les mesures de prévention ?

    Étant donné que l'hygroma se développe généralement à la suite de micro-traumatismes répétés, la prévention est très importante. Les traumatismes à répétition surviennent souvent lorsque le chien se laisse tomber sur une surface dure et sur les coudes pour se coucher.

    C'est pourquoi, en guise de prévention, l'idéal est d'offrir à l'animal des surfaces moelleuses. Dès son plus jeune âge, il faut qu'il puisse se coucher sur un lit ou une surface souple, ferme mais rembourrée. Si le sol du logement est dur, il est conseillé de mettre un tapis ou de la moquette dans les endroits préférés du chien, c'est-à-dire là où il a l'habitude de se coucher pour se reposer.

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    Si le chien dispose également d'un espace où se reposer à l'extérieur, les règles à suivre sont les mêmes qu'à l'intérieur du foyer.  Les espaces extérieurs en bitume ou en bois sont à éviter. Il est en effet préférable de les remplacer par de l'herbe voire du sable, car cela réduit l'impact des chocs quotidiens et donc le stress articulaire.

    S'il n'est pas possible de modifier ces espaces, les propriétaires de chiens peuvent acquérir des protections articulaires dans certains cabinets d'orthopédie vétérinaire pour tenter d'éviter le développement de cette pathologie.

    Chez le chien, l'hygroma du coude est donc une pathologie fréquente associée à une morbidité importante qui peut entraîner des complications graves (infection articulaire). C'est pourquoi la prévention est la meilleure des stratégies. En tant que vétérinaire, il peut être judicieux de chercher à identifier les chiens susceptibles d'en souffrir (notamment les grands chiens) et de s'interroger sur les facteurs de risque (les surfaces sur lesquelles les chiens se couchent au domicile, entre autres) afin de pouvoir mettre en place une stratégie préventive optimale.

    1. Johnston, D. E. (1975) Hygroma of the elbow in dogs. J Am Vet Med Assoc; 167: 213-219.
    2. Basilea, A. (2017) Elbow hygroma in the dog: A retrospective study of 25 cases (thèse de Master). Université Aristote de Thessalonique.
    3. Pavletic, M. M. & Brum, D. E. (2015) Successful closed suction drain management of a canine elbow hygroma. J Small Anim Pract; 56(7): 476-479.

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