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    Syndrome de Cushing chez le chien : stimulation à la desmopressine?

    La cortisone est une hormone présente naturellement chez l'homme, les chiens, les chats et presque toutes les autres espèces animales. Elle est produite par les glandes surrénales qui se trouvent dans le pôle supérieur de chaque rein. En quantité appropriée, la cortisone est nécessaire à la santé.

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    Qu'est-ce que le syndrome de Cushing chez le chien?

    Le syndrome de Cushing chez le chien désigne un ensemble de symptômes et d'altérations biologiques dues à une augmentation chronique des glucocorticoïdes dans l'organisme. C'est l'altération hormonale (endocrinopathie) la plus fréquente chez le chien adulte de plus de 10 ans. Elle est relativement rare chez le chat.

    Dans des conditions de santé normales, l'hypophyse sécrète de l'ACTH, qui à son tour stimule la libération de cortisol par la glande surrénale. Dans le syndrome de Cushing du chien, cette fonction est altérée.

    La pathologie peut avoir trois origines distinctes :

    • L'hypophyse ou glande pituitaire : production d'une quantité excessive d'ACTH par l'hypophyse (maladie de Cushing). Il s'agit de la forme la plus fréquente. Elle est due à la présence d'un adénome (tumeur) ou d'une hypertrophie hypophysaire, la majorité des tumeurs étant de petite taille. Dans de plus rares cas, la tumeur est plus grosse et plus agressive localement.
    • Glandes surrénales : forme moins fréquente due à une tumeur atteignant l'enveloppe de la glande surrénale et responsable d'une libération de cortisol en quantités excessives. Cette tumeur est un carcinome dans près de 60 % des cas. Les autres cas se présentent sous forme d'un adénome ou d'une hyperplasie des glandes surrénales. Ces tumeurs sécrètent du cortisol indépendamment du contrôle de l'hypophyse.
    • Conséquence d'un traitement médicamenteux aux glucocorticoïdes (administration exogène) : affection liée à l'usage de corticostéroïdes par voie orale, parentérale ou topique chez des chiens souffrant de troubles auto-immuns. Parmi les médicaments contenant de la cortisone figurent la prednisone, la prednisolone, la méthylprednisolone, la triamcinolone et la dexaméthasone. 

    syndrome de cushing chez le chien

    Diagnostic du syndrome de Cushing chez le chien

    Outre les symptômes que présente le chien, le diagnostic comprend une série d'examens spécifiques parmi lesquels on trouve :

    • L'analyse sanguine (altération de l'hémogramme, augmentation du taux de phosphatase alcaline, hausse des transaminases, hyperglycémie et hypercholestérolémie, diminution des taux d'urée et d'hormones thyroïdiennes).
    • L'analyse d'urine révélera une baisse de la densité urinaire (inférieure à 1010), dans 85 % des cas environ, et on détectera très fréquemment du glucose dans les urines, une infection urinaire et la présence de cristaux d'oxalate de calcium.
    • L'échographie des glandes surrénales ainsi que la tomodensitométrie et l'IRM de l'hypophyse et des glandes surrénales.
    • Des analyses biologiques qui permettent d'évaluer le taux de cortisol de manière spécifique ; le dosage isolé présente peu d'intérêt, le taux de cortisol fluctuant au cours de la journée.

    Selon une étude récente, le test de stimulation à la desmopressine pourrait être un outil utile pour différencier le syndrome de Cushing d'origine hypophysaire et le syndrome d'origine surrénale. Ce test n'a pas encore été intégré dans la pratique clinique de routine.

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    La desmopressine est un analogue de synthèse de la vasopressine, un peptide hypothalamique, qui se lie aux récepteurs spécifiques V3 de la vasopressine. Chez les humains atteints d'une forme d'hypercorticisme hypophyso-dépendant non associée à une tumeur surrénale, les récepteurs V3 sont surexposés aux tumeurs hypophysaires corticotropes et l'injection de desmopressine permet de déclencher la sécrétion d'ACTH et de cortisol en quantités non négligeables.

    Dans le cadre de l'étude prospective menée sur 80 chiens pour lesquels un syndrome de Cushing était suspecté, la desmopressine a de fait été administrée par voie IV et des échantillons ont été analysés avant et après administration. On a alors constaté que la desmopressine stimulait de manière significative la libération de cortisol chez les chiens atteints d'hypercorticisme hypophyso-dépendant.

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    Bibliographie:
    • Feldman, E.C. 1995. Hyperadrenocorticism. In S.J. Ettinger and E.C. Feldman (eds.) Textbook of Veterinary Internal Medicine p. 1538-1578. W.B. Saunders Co., Toronto.