VT_Tematica_Medicina interna_detail.jpg VT_Tematica_Medicina interna_detail.jpg
  • Temps de lecture: 1 mins

    Éternuement inversé chez le chien. Mon chien s'étouffe-t-il ?

    En général, l'éternuement inversé chez le chien est une affection légère. Il est toutefois source d'inquiétude pour les propriétaires.

     

    Découvrez d'autres façons de contribuer à l'immunité des chiots [Téléchargez le guide gratuitement]

    Introduction

    Chez le chien, l'éternuement inversé (ou reverse sneezing) est un effort inspiratoire paroxystique contre une glotte fermée, qui produit un son semblable à un ronflement et fait suite à une irritation nasopharyngée1

    Il s'agit d'un problème relativement courant dans la population canine. D'ordre physiologique la plupart du temps, il arrive toutefois qu'il soit associé à certaines maladies nasales ou nasopharyngées. L'obésité peut induire ou exacerber ce phénomène. D'autre part, il semble que les races brachycéphales et de petite taille soient plus prédisposées.

    Bien que ce processus ne soit généralement d'aucune gravité, il génère de l'inquiétude chez les propriétaires, qui imaginent que le chien ne peut pas respirer, ou même qu'il risque de mourir par asphyxie. Il est par conséquent important d'en connaître les manifestations cliniques.

    Évaluation clinique et diagnostic de l'éternuement inversé chez le chien

    Le diagnostic d'éternuement inversé chez le chien repose sur l'observation d'un schéma respiratoire caractéristique. L'éternuement inversé peut apparaître à tout moment et doit être distingué des manifestations similaires suivantes :

    • Les râles, qui apparaissent et disparaissent généralement de façon moins abrupte, et sont souvent liés à des périodes d'excitation ou d'activité physique.
    • Les ronflements, uniquement observés pendant la phase de sommeil.
    • Les nausées et haut-le-cœur1.
       

    Les épisodes d'éternuements inversés se traduisent par une série de bruits d'inspiration forts et brusques. Le chien présente alors une position caractéristique : en position debout ou assise, il allonge le cou, la tête reste en position normale ou est tirée vers l'arrière (contrairement aux éternuements classiques, où la tête bascule vers l'avant et le bas), les babines sont rétractées, la gueule fermée et les narines élargies 1.

    Découvrez d'autres façons de contribuer à l'immunité des chiots [Téléchargez le guide gratuitement]

    On estime que la survenue d'épisodes occasionnels d'éternuements inversés auto-limitants, d'une durée inférieure à une minute, sans aucun autre signe associé et chez des chiens qui ne présentent aucun problème clinique entre les épisodes, ne nécessite pas d'investigation particulière.

    Toutefois, si les épisodes sont fréquents ou de longue durée, et s'ils sont également associés à d'autres signes de maladie nasopharyngée (comme les éternuements, les écoulements nasaux, l'épistaxis ou les râles), il est préférable de réaliser un examen diagnostique complet pour rechercher la présence éventuelle d'une maladie sous-jacente1. Selon le cas, cet examen pourra inclure des analyses sanguines (hématologie et bilan biochimie complet), une analyse d'urine, des examens d'imagerie (radiologie, tomodensitométrie ou fluoroscopie) et une endoscopie des voies aériennes.

    eternuement inversé chien

    MALADIES ASSOCIÉES À L'ÉTERNUEMENT INVERSÉ CHEZ LE CHIEN

    Les processus suivants ont été associés à l'éternuement inversé chez le chien : l'inflammation nasale ou nasopharyngée, la présence de corps étrangers dans la zone, la sténose nasopharyngée, le reflux nasopharyngé, les polypes nasaux, les néoplasies nasales ou nasopharyngées, l'aspergillose ou les parasites nasaux (Pneumonyssoides caninum ou Eucoleus boehmi)1-5.

    Traitement

    En général, aucun traitement n'est recommandé chez les chiens présentant des épisodes sporadiques d'éternuements inversés. Cependant, dans les cas où, bien que sporadiques, les propriétaires détectent une possible détresse chez l'animal, il est possible de tenter d'abréger l'épisode en essayant de rassurer le chien ou en lui offrant quelque chose à lécher ou à boire.

    En cas de suspicion d'inflammation nasale ou nasopharyngée, une tentative de traitement aux glucocorticoïdes peut être envisagée en administrant, par exemple, de la prednisolone à des doses de 0,5 mg/kg toutes les 12 heures pendant 7 jours1.

    Pour les patients qui présentent une maladie sous-jacente, la prise en charge passe évidemment par le traitement spécifique de la pathologie en question.

    Conclusions

    Lorsqu'ils sont confrontés à un épisode d'éternuements inversés, de nombreux propriétaires se rendent en urgence à la clinique, paniqués à l'idée que leur chien s'étouffe. Lorsque cela se produit, le rôle du vétérinaire est de tenter de rassurer les propriétaires pour ensuite examiner l'animal. S'il s'agit bien d'une crise d'éternuement inversé, il conviendra de leur expliquer ce qu'est l'éternuement inversé et que faire si le problème se reproduit. Quoi qu'il en soit, il ne faut pas non plus tomber dans l'excès inverse et partir du principe que l'éternuement inversé est nécessairement physiologique chez tous les patients. Il reste nécessaire de consigner l'épisode dans le dossier médical de l'animal et réaliser un examen clinique en bonne et due forme. Les résultats de ce premier examen et la fréquence et la gravité des épisodes serviront ensuite à déterminer si des examens complémentaires sont nécessaires.

    New call-to-action

    Bibliographie
    1. Clercx C. (2020). Reverse sneezing. In Cohn LA, Côté E, (eds). Clinical Veterinary Advisor Dogs and Cats.Elsevier: 887-888.
    2. Bredal WP. (1998). Pneumonyssoides caninum infection-a risk factor for gastric dilatation-volvulus in dogs. Vet Res Commun. 1998; 22: 225-231.
    3. Holt DE, Goldschmidt MH. (2011). Nasal polyps in dogs: five cases (2005 to 2011). J Small Anim Pract. 2011 Dec; 52: 660-663.
    4. Shankel CA. (2005). Choanal lymphosarcoma in a 7-year-old golden retriever: diagnosis and treatment. Can Vet J; 46:166-169.
    5. Veronesi F, Lepri E, Morganti G, et al. (2013). Nasal eucoleosis in a symptomatic dog from Italy. Vet Parasitol; 195:187-191.