VT_Tematica_Medicina felina_detail.jpeg.jpg VT_Tematica_Medicina felina_detail.jpeg.jpg
  • Temps de lecture: 1 mins

    Ictère chez le chat : l'ictère infectieux d'origine hémolytique

    L'ictère chez le chat peut être dû à des causes pré-hépatiques. Nous aborderons les principaux facteurs étiologiques de la forme infectieuse d'origine hémolytique, nous intéresserons aux voies de contagion et au traitement de choix de la maladie.

    ↓Téléchargez gratuitement ici↓  Rapport sur les maladies du système urinaire féline

    L'ictère chez le chat est provoqué par une accumulation de bilirubine supérieure au seuil de 2 mg/dl dans le sang, qui donne généralement une coloration jaunâtre aux muqueuses du chat.

    Ce symptôme peut être causé par différents problèmes de santé. Le plus souvent, il indique une maladie hépatique, qui détruit les cellules du foie, ou une obstruction du canal biliaire, qui transporte la bile de la vésicule biliaire vers l'intestin grêle. Toutefois, il peut également être dû à la destruction des globules rouges, un processus appelé hémolyse, dans les vaisseaux sanguins, dans la rate ou le foie.

    L'ictère pré-hépatique, ou hémolytique, peut quant à lui être causé par une infection ou par d'autres facteurs tels qu'une anémie auto-immune d'origine hémolytique, une réaction médicamenteuse (au propylthiouracile, par exemple, un médicament utilisé dans le traitement de l'hyperthyroïdie), ou une anomalie héréditaire comme la porphyrie congénitale.

    Les principaux facteurs étiologiques de l'ictère infectieux d'origine hémolytique chez le chat

    1. Haemobartonella felis

    Cette bactérie parasitaire est à l'origine de l'anémie infectieuse féline, un problème qui touche principalement les jeunes chats aux alentours de 3 ans. S'agissant d'une bactérie opportuniste, il est probable qu'elle profite de l'existence de pathologies primaires immunosuppressives plus graves telles qu'une péritonite infectieuse féline ou des affections dues au virus de l'immunodéficience féline ou au virus de la leucose féline.

    Dans un premier temps, les symptômes ne sont généralement pas apparents ; il s'agit donc d'une affection difficile à diagnostiquer, comme le rapportait cette étude publiée dans le Journal of Zoology and Wildlife Medicine1. L'analyse d'urine mettra toutefois en évidence une concentration significative de pigments biliaires. Environ 3 jours après que le chat a contracté l'infection, une réponse du type médullaire se produit et l'anémie prend alors un caractère macrocytaire normochrome régénératif. Les signes cliniques n'apparaissent qu'à la phase aiguë, lorsque survient l'anémie arégénérative, auquel cas on observe un ictère et des souffles au cœur fonctionnels.

    Cette bactérie est transmise par l'échange ou l'inoculation de globules rouges infectés, par le biais de piqûres de puces ou de moustiques, d'une morsure ou par voie utérine périnatale de la mère à ses petits. Le chat malade sera porteur à vie de la bactérie, d'où le risque de récidive et le pronostic réservé.

    ictère chat

    2. Cytauxzoon felis

    Cet organisme protozoaire est responsable de la cytauxzoonose féline. Il est généralement véhiculé par les tiques, comme l'a mis en évidence une étude publiée dans la revue Parasites & Vectors2. Il touche de fait en priorité les chats qui s'aventurent à l'extérieur et explique également les pics de contagion observés à la fin du printemps et au début de l'été.

    Au cours de la première phase, le patient peut rester asymptomatique. Les premiers symptômes peuvent ne survenir qu'après 15 à 20 jours et se caractérisent par leur soudaineté. Ils se traduisent par une léthargie, une perte d'appétit, une anorexie et une forte fièvre. Au fur et à mesure que l'infection progresse, l'animal développe d'autres symptômes : une déshydratation, un ictère, des troubles respiratoires et une anémie. Dans certains cas, elle peut également provoquer des vomissements, des diarrhées, de l'ascite et un état d'excitation nerveuse.

    Au stade final de la maladie, associée à un taux de mortalité élevé, la température corporelle tend à baisser fortement pour déboucher sur une hypothermie irréversible. Les chats qui survivent restent infectés par les piroplasmes qui circulent dans le sang.

    3. Babesia spp

    Différentes espèces du genre Babesia peuvent provoquer la babésiose chez le chat, même si cette affection est plus fréquente chez le chien, comme l'a indiqué une étude publiée dans le Journal of Feline Medicine and Surgery3. Ce problème touche principalement les jeunes chats adultes de moins de 3 ans.

    Chez le chat, l'infection est provoquée par l'hémoprotozoaire parasite Babesia felis. Si l'anémie et l'ictère sont les symptômes les plus caractéristiques chez le chien, chez le chat, l'ictère peut être moins frappant. Les symptômes apparaissent généralement 3 semaines environ après l'infection.

    Comme pour la cytauxzoonose, l'animal infecté présente également des signes de léthargie et d'anorexie et son pelage est rêche. Parmi les complications de la maladie figurent l'insuffisance rénale, l'œdème pulmonaire, l'hépatopathie et des anomalies du système nerveux central. S'il arrive que l'issue soit fatale pour certains individus, les chats présentent généralement des formes chroniques et légères de babésiose.

    ↓Téléchargez gratuitement ici↓  Rapport sur les maladies du système urinaire féline

    Le traitement de l'ictère infectieux d'origine hémolytique chez le chat

    Le traitement dépend de chaque patient et de la cause de l'infectionDéterminer l'espèce du parasite permet de choisir le traitement le plus approprié. En cas d'ictère causé par Babesia spp, par exemple, il est important de tenir compte du fait que les espèces de petite taille sont souvent plus résistantes et qu'elles entraînent fréquemment des récidives.

    En règle générale, au cours de la phase aiguë de l'ictère infectieux d'origine hémolytique, il est essentiel d'enrayer la destruction des globules rouges. Il convient alors d'administrer des glucocorticoïdes, qui stabilisent la membrane cellulaire et agissent comme immunosuppresseurs. L'usage de la dexaméthasone est conseillé. Si le taux d'hématocrites passe sous la barre des 15 %, il est recommandé de procéder à une transfusion sanguine4.

    Le traitement repose en partie sur l'administration d'antibiotiques à large spectre tels que l'enrofloxacine ou les céphalosporines. Un traitement antiprotozoaire spécifique est également recommandé, à base de dipropionate d'imidocarbe, par exemple.

    Quoi qu'il en soit, il est important de garder à l'esprit que les infections concomitantes à caractère immunosuppresseur sont courantes et que celles-ci auront une influence sur l'évolution de l'ictère infectieux d'origine hémolytique de même que sur son pronostic.

    ↓Téléchargez gratuitement ici↓ Rapport sur les maladies du système urinaire  féline

    Références 
    1. Haefner, M. et. al. (2003) Identification of Haemobartonella felis (Mycoplasma haemofelis) in Captive Nondomestic Cats. Journal of Zoo and Wildlife Medicine; 34(2): 139-143.
    2. Allen, K. E. et. al. (2019) Transmission of Cytauxzoon felis to domestic cats by Amblyomma americanum nymphs. Parasit Vectors; 12: 28.
    3. Hartmann, K. et. al. (2013) Babesiosis in Cats: ABCD guidelines on prevention and managementJournal of Feline Medicine and Surgery; 15(7): 643-646.
    4. Penzhorn, B. L. et. al. (2004) Feline babesiosis in South Africa: a review. Ann N Y Acad Sci; 1026: 183-186.